Solanum lycopersicum L

La tomate appartient à la famille des Solanacées, comme la pomme de terre, l'aubergine, le piment ou la belladone. Sa culture représente environ un tiers de la surface mondiale consacrée aux légumes. C'est la Chine qui est le premier producteur, suivi des Etats-Unis. En France, la production est de 750 000 tonnes, dont les deux tiers sont consommées crues soit 12 kg de tomates par an et par habitant ; l'importation représente 300 000 tonnes. C'est le deuxième légume le plus consommé après la pomme de terre.

Les fruits charnus sont des baies normalement à deux loges, à graines très nombreuses. Ils sont très variés par la taille, la forme et la couleur. Leur taille va de quelques grammes (tomate groseille, tomate cerise) à près de deux kilogrammes. Leur couleur, d'abord verdâtre, vire généralement au rouge à maturité, mais il en existe des blanches, des jaunes, des noires, des roses, des bleues, des violettes, des oranges et des bicolores.

Les poils de la tige et des feuilles contiennent une huile essentielle qui donne son odeur caractéristique à la plante. Les feuilles, alternes, longues de 10 à 25 cm, comprennent de 5 à 7 folioles aux lobes très découpés. La plante produit 7 à 14 feuilles composées avant de fleurir.

Les fleurs qui constituent l'appareil reproducteur, s'épanouissent de fin mai à septembre. Le calice compte cinq sépales verts. La corolle compte cinq pétales d'un jaune vif formant une étoile.

La graine est petite (250 à 350 par gramme) et velue.

 

 

 

 

 

 

Par ses fleurs qui possèdent à la fois l'organe femelle (le pistil) et l'organe mâle (les étamines), elle est auto-fertile. La pollinisation nécessite l'intervention d'un agent extérieur, le vent, certains insectes comme les bourdons, voire un vibreur, capable de faire vibrer les anthères et de libérer le pollen. La pollinisation croisée peut exister mais est peu fréquente.

La tomate a été classée scientifiquement par Linné en 1753 dans le genre Solanum, avec comme nom binomial Solanum lycopersicum.

Une variété botanique correspond à un rang de la classification botanique, en dessous de l'espèce. Il existe neuf espèces dans le genre lycopersicon dont une seule donne les milliers de variétés connues aujourd'hui : « lycopersicon esculentum ». Les autres espèces sauvages non comestibles pour la plupart sont des ressources génétiques pour l'amélioration des tomates cultivées.

La tomate est originaire des régions andines côtières du Nord-Ouest de l'Amérique du Sud (Equateur, Pérou). La première domestication de la tomate à gros fruits est vraisemblablement intervenue au Mexique, où l'ont trouvée les conquérants espagnols en 1519. Ce sont les Aztèques qui lui auraient donné son nom de « tomalt ».

Elle est introduite en Espagne puis en Italie au début du XVIe siècle par les Espagnols rentrant du Mexique. La plante étant de la même famille que la belladone, plante toxique indigène d'Europe, ses fruits ne furent pas considérés comme comestibles. Elle est d'abord cultivée comme plante ornementale, Olivier de Serre « père de l'agronomie française » en 1600 la fait grimper sur les tonnelles de son jardin. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que l'on commence à la manger crue. Ses qualités culinaires sont mises en avant dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Les premières variétés potagères apparaissent dans l'édition de 1778 du catalogue de la maison Andrieux-Vilmorin. La diffusion de la tomate s'accéléra en France pendant la Révolution.

Les variétés anciennes ont les meilleures qualités gustatives, les couleurs vont du vert au noir en passant par le jaune, l'orange et le rouge. Les graines peuvent être conservées. Par contre, elles sont plus sensibles aux maladies. Les variétés hybrides FI sont moins sensibles aux maladies, leurs graines ne sont pas réutilisables. Leurs qualités gustatives sont moindres, elles varient en fonction du mode de culture et de la variété. Ce sont les tomates les plus courantes au supermarché.

Une variété hâtive demande de 45 à 70 jours entre sa plantation au jardin et la première récolte.

Une variété précoce demande entre 70 et 85 jours. Une variété tardive demande environ 3 mois.

Il faut cultiver le plus de variétés possibles pour étaler les récoltes et ainsi manger des tomates le plus longtemps possible.

Les meilleures variétés pour Mr Cadet :

• Hâtive : Kotlas, Firework et Bloody budcher,
• Semi précoce : Cœur de bœuf jaune, Prune noire, Brandywine, ispolin, Beauté blanche,
• Tardives : Noire de Crimée, Green zebra, Cornue des Andes.

Ces variétés peuvent s'acheter par correspondance chez Kokopelli, Biaugerm, Ferme de Sainte Marthe, Sativa.

La méthode de culture que nous avons choisie est celle que Monsieur Cadet utilise depuis de nombreuses années avec toujours autant de succès. Elle part du semis, ce qui a l'avantage :

• de pouvoir choisir les variétés (les variétés anciennes doivent être privilégiées),
• d'obtenir des plants non dopés aux engrais chimiques et non forcés dans des serres surchauffées.

Les semis sont à faire en férier-mars. Les déposer dans une pièce à au moins 18 C et très lumineuse.

• Semis variétés précoces/hâtives : à partir de fin janvier si vous disposez d'une serre, sinon fin février.
• Semis variétés tardives : à partir de fin février et jusqu'à fin mars.

Le calendrier lunaire donne des jours précis pour les plantations.

Arrosage :

Tous les jours par pulvérisation du terreau, la surface doit toujours rester humide (attention à ne pas mouiller les feuilles).

Rempotage

Environ 3 semaines plus tard à raison d'un plant par pot ou dans un bac. Le plant devra avoir au moins 2 ou 3 niveaux de feuilles.

Maintenir les pots dans un endroit lumineux et aussi chaud que possible. Régulièrement, tourner les bacs pour éviter l'inclinaison naturelle vers la source de lumière.

Les pots doivent être sortis dans la journée en cas de temps clément de façon à renforcer les plants. Cette étape est primordiale, elle a pour but de fortifier la plante et de l'habituer à vivre à l'extérieur. Arrosage du terreau tous les 2-3 jours ou déposer les pots dans un bac contenant de l'eau.

La culture très exigeante demande un sol profond et bien ameubli. Il est intéressant de semer sur l'emplacement des tomates un engrais vert type phacélie ou moutarde, que vous coupez le jour de la plantation.

Plantation sous abri : dès avril.

Plantation en pleine terre dans un endroit bien ensoleillé sans abri : fin mai.

Le trou de plantation doit permettre de repiquer le plant en biais (quasiment à l'horizontale en faisant un coude sur le tuteur) en enterrant le bas de la tige jusqu'aux premières feuilles. Le coude permet de ralentir le flux de sève et l'enfouissement de la base du pied permet le développement de plus de racines, ce qui renforcera le plant et donnera plus de fruits.

La tomate est un légume fruit très gourmand. Il faut donc reboucher le trou en mélangeant à quantité égale terre et compost. Arroser abondamment pour que la terre adhère bien à la motte. L'arrosage devra toujours se faire sur toute la surface et non juste au pied.

Espace entre chaque plant : 80 cm environ. Cet espacement est très important pour le développement des plants et celui des maladies. Si vous avez peu de plants, vous pouvez les repiquer à différents endroits du

jardin. L'aération permettra également une meilleure pollinisation avec moins de risque de croisement.

Arrosage : après l'arrosage très abondant de départ, vous pouvez laisser les tomates pendant plusieurs jours sans arrosage pour les encourager à développer leur système racinaire (sauf si le temps est exceptionnellement chaud). Le paillage (paille, feuilles mortes, tontes de gazon séché...) sur 5 cm, permet de garder l 'humidité en économisant l'eau, évite que les feuilles soient éclaboussées par l'arrosage, empêche le développement d'herbes concurrentes, apporte un lit douillet aux vers de terre qui améliorent la structure du sol.

Les tuteurs doivent mesurer au moins 1,50m avec un diamètre de 2 à 3 cm. Ils peuvent être en bois ou métalliques Si vous disposez d'une serre, des cordelettes reliant le toit peuvent être utilisées.

Culture en container :

Cette culture s'adresse aux personnes ne disposant pas de jardin ou peut être une solution pour garder quelques pieds à l'abri quand on ne dispose pas de serre. Il faut prévoir de gros récipients percés. Y déposer un fond de cailloux pour le drainage. Les conseils de culture décrits précédemment s'appliquent de manière identique.

Tomates cerise :

Les plants ont généralement tendance à s'étaler voire à ramper. Prévoir plusieurs tuteurs. Entre-
croiser les tiges ou former une cage de 30 cm de large en grillage à mouton de l,50 m de haut à maintenir avec des bambous.

La serre est idéale pour limiter le mildiou. Elle est presque indispensable dans notre région.

Attention à bien l'aérer en cas de soleil brûlant. Un auvent (treillage métallique + bâche plastique) avec un toit + un côté vertical orienté face au vent dominant est une solution moins onéreuse que la serre, et peut suffire.

Eliminer les gourmands (pousses entre la tige et la feuille) : ne garder qu'une à deux tiges par pied. Etêter la tige principale après le 4^e ou le 5^e bouquet.

Supprimer les feuilles les plus basses quand elles vieillissent ou quand elles touchent le sol.

Les vieilles feuilles perdent leur pouvoir photosynthétique et deviennent même nuisibles pour la plante, elles peuvent être responsables du retard de croissance des fruits. Conserver les feuilles au-dessus des prochains fruits à récolter car cela évite les coups de soleil.

La tomate cerise ne se taille pas.

La maturité des tomates est en fonction de la couleur pour les tomates rouges. Pour les autres couleurs, c'est plus l'expérience et le toucher qui permettent d'apprécier la maturité, par exemple les tomates vertes sont mûres quand elles sont jaune verdâtre. La fragilité du pédoncule peut également être un indice mais il existe des tomates mûres qu'il faut détacher en coupant ce pédoncule au sécateur.

La méthode la plus simple consiste à cueillir les tomates n'arrivant pas à maturité à partir de fin septembre, les placer dans des cagettes dans un local pas trop sec, tempéré à 15° et plutôt sombre. Les plants peuvent également être effeuillés et suspendus tête en bas.

Elles peuvent être mises en conserve, coupées en morceaux, placées en bocaux et stérilisées 30 minutes à 100°C

Pour les sécher, il faut les couper en tranches de 5 mm, ôter les graines et les placer dans un séchoir en ayant pris soin d’huiler la grille pour qu'elles ne collent pas. Elles doivent être retournées pour être sèches des deux côtés.

La transformation des fruits en sauce tomate demande un peu plus de temps.

Les tomates vertes ou incomplètement mûres peuvent servir à la confection de confiture.

Il existe encore bien d'autres moyens de conserver les tomates (au sel, au vinaigre, chutney...), seuls les plus courants ont été décrits ci-dessus.

Il existe peu de pollinisation croisée chez la tomate ce qui permet de pouvoir récupérer les graines. Il faut choisir de beaux fruits dont la cicatrice noire sur le fond est petite, les cicatrices de 2-3 cm indiquent que la fleur a été visitée par un insecte, avec donc plus de risque de pollinisation croisée.

La méthode la plus simple consiste à récupérer les graines lorsque vous préparez un plat de tomates et à les déposer sur un papier absorbant type Sopalin (penser à bien noter le nom et date). Ces papiers séchés et pliés peuvent être conservés au sec ou au congélateur jusqu'aux semis qui peut alors se faire directement en coupant et disposant les morceaux de papier dans les pots de terreau.

La tomate est constituée de 90% d'eau, elle est très peu calorique, environ 20 calories pour 100 grammes.

Elle renferme :

• 1,5 à 3% de sucre,
• des sels minéraux, dont le plus important en quantité est le potassium,
• des vitamines A, C, E (deux tomates couvrent les besoins quotidiens en vitamine C),
• des pigments de la famille des caroténoïdes dont fait partie le lycopène.

Le lycopène est plus concentré dans la pelure. L'absorption du lycopène est facilitée par les corps gras. De nombreuses études montrent que par ses effets antioxydants, la tomate a un rôle à jouer dans la prévention des maladies cardiovasculaires, de certains cancers (notamment prostate) et dans d'autres maladies liées au vieillissement.

Le lycopène extrait de la tomate est utilisé comme colorant rouge E160d (i). Attention le lycopène peut être également synthétique E160d (ii) ou extrait d'un champignon El60d (iii).

LECLERC, Blaise. Elles sont bonnes mes tomates. Mens : Terre vivante, 2014, 119p.

DE BROGLIE, Louis- Albert. Les tomates du prince jardinier. Neuilly sur Seine : Lafon, 2012, 174p.

Association kokopelli. Pour la libération de la semence et de l'humus. (en ligne). Disponible sur: <http://kokopelli.semence.frl>(Consulté le 26/12/2014) .

GIE LE BIAU GERME. Semences biologiques depuis 1981. (en ligne) Disponible sur: <http://www.biaugenn.coml>(Consulté le 26/12/2014).

LAFERME DE SAlNTE MARTHE. Grainetier bio depuis 1974. (en ligne) Disponible sur: <http://www.fermedesaintemarthe.coml> (Consulté le 26/12/2014).

SATIVA. Semez bio, récoltez l'avenir. [en ligne]. Disponible sur : <http://sativa.semencesbio.frl> (Consulté le 2611212014).