La Grande ortie

Urtica dioica L. Etymologie : latine « urere » qui signifie brûler.

Botanique

La famille des urticacées comprend une cinquantaine de genres et plus de 700 espèces réparties dans le monde, deux genres sont représentés dans nos pays urtica et parietaria, la grande ortie est la plus commune de toutes, la petite ortie est plus localisée. La grande ortie est dioïque c'est à dire qu'il y a des pieds mâles et des pieds femelles, c'est une vivace. La petite ortie ou ortie brûlante urtica urens L. est monoïque, les fleurs mâles et femelles sont sur le même pied, c'est une annuelle.

Attention à distinguer des fausses orties. La confusion la plus fréquente est faite avec le lamier blanc qui appartient à la famille des labiées.

Les constituants de la plante

La grande partie
La grande ortie

La feuille et la racine ont des compositions différentes. La feuille contient plus de 20% de minéraux (fe, si, mg, ca ... ), des acides aminés, de la chlorophylle, des tanins ...

Comme la photo le montre les « poils » ont une partie terminale en silice qui se pique dans la peau et casse ce qui libère de l'histamine, la sérotonine, l'acétylcholine, l'acide formique (cet acide tire son nom de la fourmi dont il a été isolé la première fois).

Toutes ces substances génèrent brûlure, œdème et rougeur. C'est alors le début du plaisir que tout le monde a pu connaître un jour ... « Qui s'y frotte s'y pique ».

Histoire et croyances

Au moyen âge, l'ortie s'utilise dans les rituels magiques, dans la maison elle chasse les mauvaises influences, aide à la grison. L'ortie est considérée comme la panacée.

Dans le conte d'Anderson « les cygnes sauvages » l'ortie permet aux princes changés en cygnes de retrouver forme humaine. Les pouvoirs reconstituants de la plante parfaitement connus à l'époque sont à l'origine de ce choix lourd de symboles et de significations.

Utilisations médicinales

L'infusion se réalise avec 50 grammes de plantes fraîches pour un litre d'eau. Elle permet une meilleure digestion en agissant sur la sécrétion de bile, diminue le cholestérol, facilite l'élimination des urines et de l'acide urique. Elle est reminéralisante (minéraux et chlorophylle) et anti rhumatismale.

La cure de printemps a une action bénéfique pour la santé : un litre par jour pendant 3 semaines au mois d'avril.

En bain de bouche, cette infusion peut être utilisée dans les gingivites et les aphtes.

Un effet anti prolifératif prostatique est décrit avec la racine.

ATTENTION : contre-indication chez la femme enceinte.

Utilisations alimentaires :

L'ortie est une plante consommée comme légume depuis très longtemps. Hippocrate en parlait déjà au 4ème siècle avant J.C. Jusqu'au 20ème siècle. Elle est principalement utilisée en soupe et salade.

Utilisations agricoles :

Depuis très longtemps les qualités fourragères de l'ortie, sont connue: «  une ortie dans le poulailler est un œuf de plus dans le panier »

C'est une plante que l'on peut donner à tout le bétail, elle constitue un fourrage deux fois plus riche en protéine que du foin simple et pauvre en cellulose.

C'est une plante très appréciée des jardiniers : elle fortifie et stimule la flore microbienne du sol et la végétation en général, c'est un activateur du compost et de par sa richesse en azote, en minéraux et en oligoéléments un excellent engrais.

Un coin d'ortie est un biotope à lui tout seul. Une centaine d'espèces d'insectes en profite et une trentaine dépend de l'ortie pour leur survie. Ses feuilles nourrissent ainsi de nombreuses chenilles de très beaux papillons, comme le Paon du jour et la Petite tortue. Le premier contact est « piquant », mais l'ortie mérite réellement que l'on s'intéresse à elle. L'ouvrage écrit et édité par Bernard Bertrand « les secrets de l'ortie » peut permettre d'approfondir la découverte de cette très belle plante.

Utilisations industrielles

L'ortie contient une fibre plus courte que celle du chanvre mais qui donne des tissus très beaux et résistants. Nos orties indigènes ont été abandonnées pour des raisons techniques et de rentabilité, elles ont été remplacées par les deux espèces asiatiques qui donnent la ramie, retrouvée dans les bandelettes des momies égyptiennes et que l'on utilise toujours dans les filtres des fromagers.

L'ortie a également été utilisée dans la pâte à papier. Elle a des propriétés tinctoriales, elle colore la laine en jaune. Elle peut également être utilisée pour colorer les œufs de Pâques en jaune.

Bibliographie :

  • Bruneton, J. (2005). Plantes toxiques, Végétaux dangereux pour l'homme et les animaux, 3èm, édition, Lavoisier Tec&Doc, 220-227, 618.
  • Lieutaghi, P. (l996). Le livre des bonnes herbes, 3ème édition révisée, Actes Sud, 49-51, 517.
  • Bertrand, B. (1997). Les secrets de l'Ortie, Edition de Terran, 128 ..

Draghi. F (2005). L'ortie dioïque étude bibliographique,