Le Sol

 

Les vidéos présentées lors des activités sur "Le sol vivant" (2023)

Vidéo 1 : "Le sol : une vision d'ensemble"

Vidéo 2 : "Une ressource au coeur de l'agroécosystème"

 

Introduction

Livrée à elle-même, lorsque les conditions climatiques le permettent, la nature est d’une prodigieuse fécondité. En forêt, les arbres s’élèvent jusqu'à quarante mètres du sol voir plus.

Par quel sortilège la nature peut-elle construire de tels édifices, sans le concours de l’homme, de ses instruments de culture, de ses engrais et de ses pesticides. Grattons au pied de l’arbre, nous découvrons un terreau noirâtre et spongieux, grouillant de vie.

Sous les pieds du promeneur, comme sous ceux du semeur, du vigneron, de l’arboriculteur, du jardinier, s’active là, jour et nuit, la foule laborieuse des serviteurs microscopiques du monde vivant. L’homme toujours prêt à se déclarer le Roi des êtres vivants voudra-t-il bien admettre qu’il est en réalité prisonnier de ces infiniment petits chaînons de la Vie qui sans eux pourraient compromettre la vie sur terre.

Définition

On peut donner plusieurs sens au mot sol.

Pour certains, le sol est un simple support physique auquel il faut apporter tous les éléments nécessaires à la vie des plantes ; ce qui occasionne souvent des déséquilibres nécessitant l’utilisation massive de produits phytosanitaires, avec les conséquences environnementales que l’on connait.

Pour d’autres, le sol est un milieu complexe, dont tous les constituants sont interdépendants et où règne une vie intense qui permet de fournir aux plantes presque tout ce dont elles ont besoin.

Histoire des sols

La terre, cette mince couche fertile dans laquelle nous semons et récoltons, n’a pas toujours existé. Elle a mis des milliers d’années à se former à partir de ce que les agronomes appellent la roche mère ; granitique, basaltique, calcaire ou autre. L’infinité de ces roches mères a conduit à une diversité de sols, mais dont les étapes de formation ont toujours été les mêmes :

  • La fraction minérale, est le résultat de l'altération et la désagrégation de la roche-mère, sous l'action des agents atmosphériques et biologiques qui ont attaqué la roche pour la réduire en morceaux de plus en plus petits : pierres, cailloux, puis graviers, sables, limons et enfin argiles.

  • la fraction organique du sol, provient de l’accumulation et de la décomposition des végétaux morts et des animaux morts sous l'action des agents atmosphériques et biologiques.

  • la fraction liquide, composée d’eau dans laquelle sont dissoutes des substances provenant à la fois de l’altération des roches, de la décomposition des matières organiques et des apports par l’homme.

  • la fraction gazeuse, composée des mêmes gaz que l’air (azote, oxygène, gaz carbonique) avec en plus des gaz issus de la décomposition des matières organiques et de la respiration des êtres vivants (gaz carbonique, hydrogène, méthane….)

Du sable aux argiles

La structure d'un sol fait référence à la façon dont les particules de sable, de limon et d'argile sont disposées les unes par rapport aux autres. En fonction du pourcentage respectif de chacune de ces particules, on parle de sols sableux, limoneux, argileux, calcaire, avec tous les intermédiaires possibles : sablo-limoneux, limono-argileux, etc.

Les argiles, particules les plus fines (< 2µm), constituées de feuillets à base d’alumine et de silice. Ces couches sont empilées à la manière d’un millefeuille. Les vides laissés entre chaque feuillet permettent de stocker l’eau et de fixer les éléments minéraux nécessaires à la nutrition des plantes.

De la matière organique à l’humus

Le rôle des êtres vivants du sol.

  1. Selon leur taille on distingue :

  • la macrofaune (taille supérieure à 1 cm)

  • la méso faune (taille comprise entre 100 micromètres et 1 cm)

  • la microfaune (taille inférieure à 100 micromètres) 

  1. Selon leur activité

Le sol abrite des animaux variés. Le peuplement et l'activité des animaux varient selon les caractéristiques du sol, en particulier son pH. Les animaux phytophages consomment les débris végétaux de la litière alors que les saprophages se nourrissent de matière organique mêlée aux particules minérales. Tous sont la proie des zoophages. La matière organique est ainsi progressivement simplifiée puis transformée en matière minérale. C'est le processus de minéralisation.

Le sol abrite également des micro-organismes (bactéries, champignons, actinomycètes). Certains interviennent dans la dégradation progressive de la matière organique de la litière : ce sont les micro-organismes de décomposition qui participent au processus de minéralisation. D'autres, généralement proches des racines, effectuent des échanges nutritifs avec les végétaux, favorisant la mobilisation des matières minérales par la plante : ce sont les micro-organismes d'assimilation. Ces deux catégories de micro-organismes ont un rôle complémentaire.

  1. Selon la matière 

Les molécules les plus simples (sucres, protéines) sont rapidement transformées en matière assimilable. Mais toutes les molécules organiques ne se décomposent pas aussi facilement (ex : la cellulose, la lignine). Sous l'action des organismes du sol et en particulier des animaux saprophages, certaines molécules sont progressivement assemblées en édifice de masse moléculaire de plus en plus élevée dont l'ensemble constitue l'humus.

Celui-ci représente une réserve de matière organique ultérieurement minéralisable et favorise la fertilité des sols en participant avec les argiles à la construction des agrégats de la structure grumeleuse. Ces agrégats améliorent la circulation de l'air et de l'eau et retiennent les constituants minéraux à proximité des racines, facilitant les échanges avec la solution du sol.

L’association Argile-Humus

La caractéristique fondamentale d’un sol est de lier l’argile à l’humus. Ces deux éléments étant chargés négativement, ils ont recours à des éléments chargés positivement comme le calcium pour s’unir et former ce que l’on appelle le complexe argilo-humique.

Dans l’association des deux constituants, c’est l’humus qui joue le rôle principal ; les colloïdes humiques protègent les colloïdes argileux de la dispersion.

Le complexe argilo-humique est plus stable que l’argile seul ou l’humus seul. Il joue un rôle capital dans le sol en régissant l’ensemble des propriétés physiques et chimiques des sols.

Le pH une autre caractéristique importante d’un sol

Le pH se mesure sur une échelle graduée de 1 à 14. Dans les sols ses valeurs extrêmes sont de l’ordre 3,5 pour les sols acides à 8,5 pour les sols alcalins. Le pH à une incidence sur la vie et la structure du sol, la disponibilité des éléments nutritifs et la croissance des plantes. La plupart des légumes du jardin poussent mieux à des pH compris entre 6,3 et 6,8. Dans le cas des sols acides, il sera nécessaire de remonter le pH à l’aide d’un amendement calcaire.

Comment améliorer la fertilité d’un sol

"L'humus donne du corps aux terres légères et allège les terres lourdes" dit un vieux dicton rural.

De l'humus pour les terres légères

Une terre légère, comme l'est la terre sableuse, ne retient ni l'eau ni les sels minéraux faute d'argile et de limon en quantité suffisante. Les plantes peinent à s'y développer.

Pour améliorer sa structure particulaire, il est possible d'apporter de l'argile. Coûteux et difficile Le mieux, le plus facile et tout aussi efficace, consiste à remonter son taux d'humus afin d'améliorer son pouvoir de rétention en eau et en éléments minéraux.

Apportez-lui régulièrement, en surface des amendements organiques sous forme de compost, de fumier composté, de BRF, et d’engrais verts.

Les êtres vivants du sol se chargeront ensuite du travail d'amélioration souhaitée.

De l'humus pour les terres lourdes

À l'inverse, une terre lourde, comme une terre argileuse ou une terre limoneuse (cas les plus fréquents), retient bien l'eau et les sels minéraux, mais sa structure compacte, souvent tassée, rend plus difficile le développement racinaire.

Faute d'une porosité suffisante, l'eau peine à s'infiltrer, l'oxygène manque dans le sol et une croûte se forme en surface sous l'action des pluies battantes.

Pour l'améliorer la structure, la rendre plus souple, il est possible d'apporter du sable grossier. Là aussi, c'est coûteux et le résultat n’est pas garanti.

Il est tout aussi efficace d'augmenter le taux d'humus en apportant des amendements organiques (compost, résidus de culture, BRF, culture d’engrais verts).

Grâce aux vers de terre et à la vie du sol en général, l'humus se liera aux minéraux du sol pour former une structure organo-minérale, souple, poreuse, grumeleuse ressemblant à de la semoule.

En conclusion

Quelque soit le type de sol d’un jardin on peut par des moyens simples en améliorer sa fertilité.