La Grande consoude

Symphytum officinale L.

Etymologie : en latin consolido : « consolider, réparer », en grec symphyto « souder> .

Botanique : la consoude appartient à la famille des borraginacées. La grande consoude (Symphytum officinale L.) et la consoude tubéreuse (Symphytum tuberosum L.) sont les seules espèces indigènes. On en rencontre bien d'autres dont celles de Russie qui ont été introduites en France à partir du XVIIIe siècle.

C'est une plante vivace robuste et rustique, qui aime les sols frais et profonds. Sa racine peut atteindre jusqu'à 2 m. La plante peut mesurer jusqu'à 1 m 20, elle est couverte de poils rudes. Ses fleurs ont une couleur variable en fonction du lieu où elle pousse et du stade de maturité (blanche, jaunâtre, rouge ou bleue).

Constituants

Très riche en mucilage, la consoude contient également des tanins, une résine, de l'amidon, du saccharose, très peu d'huile essentielle, de la vitamine B12, une grande quantité d'allantoïne (produit réparateur et cicatrisant) et une faible quantité d'alcaloïdes. Ces derniers, toxiques pour le foie, confèrent à la plante sa réputation de plante dangereuse. Ils sont surtout contenus dans la racine.

Histoire et croyance

La consoude est utilisée depuis très longtemps pour nourrir le bétail et se soigner. Mais c'est à la fin du XVIIIe siècle qu'elle connt une petite révolution. Le pépiniériste anglais J. Busch en acceptant de devenir le jardinier de la grande Catherine de Russie, tombe amoureux des consoudes et en exporte dans divers pays. Le terme de consoude de Russie regroupe différentes espèces que l'on trouve aujourd'hui dans les prés et jardins. Les études et l'utilisation de celles-ci seront florissantes jusque dans les années 1970 où elles sont mises au placard suite à différentes rumeurs sur sa toxicité. Au vu de ces propriétés fourragères et fertilisantes, on peut comprendre que certaines multinationales pouvaient être inquiètes.

Utilisations médicales

Dioscoride l'utilise au premier siècle pour arrêter les hémorragies, fermer les plaies et réduire les hémorroïdes. Jusqu'à la fin du Moyen Age, elle est très utilisée puis tombe dans l'oubli jusqu'au début du XXe siècle où de nombreuses recherches sont réalisées.

L'infusion peut être utilisée dans les ulcères gastroduodénaux et maladies respiratoires, mais doit se faire avec l'avis d'un médecin. En usage externe, les racines fraîches broyées ou la décoction ont un intérêt pour les ulcères, les escarres, les ecchymoses et entorses.

Utilisations alimentaires

Les jeunes feuilles sont comestibles et peuvent être mangées crues finement ciselées ou cuites en beignet, c'est ce que l'on appelle la sole végétale.

Utilisations agricoles

La grande cousoudre
La grande cousoudre

La consoude est un aliment pour les volailles, cochons, vaches et chevaux. Elle contient beaucoup de protéines et peu de cellulose (comme l'ortie). Elle peut être coupée jusqu'à 4 fois par saison (exemple : 12 pieds d'une consoude ; avril 9 kg, début juin 44 kg, fin juillet 26 kg, fin septembre 31 kg, soit 110 kg).

C'est aussi un engrais intéressant. Le purin préparé avec 1 kg de feuilles pour 10 litres d'eau peut être utilisé en pulvérisation foliaire à 5% et en arrosage à 20%. Le purin est recommandé pour dynamiser les jeunes plants et revitaliser les vieux végétaux.

Des feuilles de consoude mélangées au compost général ont un rôle d'activateur.

Elle guérit, elle nourrit, elle contribue à l'écosystème en améliorant le sol, en hébergeant une faune utile... Elle mérite connaissance et reconnaissance.

Sources BIBLIOGRAPHIQUES :

  • BERTRAND, Bernard. La Consoude trésor du jardin. Volume 8. Sengouagnet : Edition De Terran, 2004, 159p. (collection le compagnon végétal).
  • LIEUTAGUII, Pierre. Le livre des bonnes herbes. Arles : Actes sud, 1996, 517p.